Code de la route

17/11/2008 11:23

Histoire d’un père de famille et de PV paradoxales,

de limites caricaturales et de septuagénaires avec 12 points…

 

UN BREAK

 

L’histoire commence en 2004.

Jean est un père de famille, comme beaucoup de pères de famille Jean bosse pour gagner sa vie et il fait attention à ne pas jeter l’argent à la poubelle.

Jean travaille à l’internationale. Très intéressant, bien sûr, mais avec des horaires parfois un peu durs : mais bon, c’est comme ça.

En Octobre 2004 il rentrait d’un voyage d’affaire à Londres. L’avion atterrit avec un léger retard à l’aéroport d’Orly. Le temps de récupérer son bagage, payer le ticket du parking et prendre sa voiture; et le voila sur la route pour Paris : il est 21 :30.

Son break, voiture de père de famille, n’a pas les performances d’une Ferrari… et même pas celles d’une Alfa ! Mais elle est homologuée pour attendre les 180 km/h. Par conséquence, une vitesse de 150 Km/h est toute à fait atteignable par ce type de voiture style papi, sans aucun effort pour le moteur ni pour les orgues de sécurité (freins, suspensions, etc.).

Jean arrive à l’autoroute A86 : 3 voies très confortables dans la direction de Paris, pratiquement vides quand il la prend, a 21 :45.

Il regarde le tableau de bord : il roule à 110-120 km/h et il se dit qu’il pourrait même accélérer un peu, car il est tard et il a envie de revoir ses enfants. Mais il sait que c’est dangereux, et décide donc de rester à cette vitesse.

C’est à la sortie du tunnel qu’il voit la forte lumière claire sur sa gauche : c’est quoi ca ? Ah ! Ca doit être un radar… bien sur, c’était un radar ! C’était la première fois que Jean voyait un flash de la route, donc il hésite avant de se rendre à l’évidence : il vient de se faire flasher !

 

A FROID

 

Le jour suivant Jean réfléchit sur les faits de la veille: flashé à 115 km/h, à 21:45, sur une autoroute à 3 voies, pratiquement vides, avec une limite de 90 km/h… ! Mais non, c’était certainement une camera cachée !

Eh bien, non ! Car deux jours après il reçoit le PV chez lui: vitesse constatée: 116 km/h; vitesse retenue: 111 km/h. Résultat : 135 € d’amende et 2 points retirés. « C’est pas vrai : je conteste ! »

Et pour contester, il paye et il envoie son bulletin.

« On verra ça au tribunal. Ce n’est pas possible ! Caricatural, on dirait. Je roule toujours très doucement; je n’ai jamais eu d’amandes; et pour une fois que je suis à 111 Km/h, la nuit, sur une grande autoroute vide, on me pique 2 points ! Ca va pour l’argent, mais pas pour les points ! Le juge me donnera certainement raison ! »

 

AU TRIBUNAL

 

L’état a un an de temps pour vous convoquer au tribunal lors d’une contestation de PV. Dans le cas de Jean, ils ont pris presque tout leur temps, car il passe au tribunal en septembre 2005.

Bien évidemment, le juge rigole presque devant ses justifications : en effet, il n’a rien à faire ni de l’heure, ni de l’autoroute ni de ses précédents : il y avait un panneau et Jean ne l’a pas respecte, c’est tout. Amende confirme pour les 135€. Pour les points, ce n’est pas de sa compétence, mais ce rentre dans les responsabilités de l’ « administration », donc il ne comprend pas pourquoi Jean ait contesté le PV, si c’était pour les points !

Comme pour la convocation au tribunal, même pour retirer les points, l’état a un an de temps. Et pendant l’année qui a suivi, aucun point a été retiré… donc, 4 ans après Jean considère que sa contestation, même si cela a été inutile pour garder ses points « selon les règles », lui a néanmoins permis, sans le vouloir, d’ajouter un peu plus de confusion au travail déjà confus des « experts fonctionnaires », avec la perte conséquente de son dossier dans les méandres de quelque bureau : ses deux petits points sont sauves !

 

CALCULS

 

En tout cas, en attendant de recevoir la communication officielle de la perte des points (communication, comme déjà dit, jamais reçue), Jean essaye d’être sage pour pouvoir profiter de la loi qui permet la récupération de points si on ne commet pas d’infractions pendant 3 ans.

Au bout de deux ans (Septembre 2006) tout ce passe bien ; Jean continue à rouler sagement dans le respect de la vitesse, du port de la ceinture et sans utiliser le téléphone au volant.

Et ca, même si entretemps il a change de voiture, car il est passé à un joli coupé bien plus puissant. Mais la sécurité d’abord ! Il s’est donc équipé d’un kit main libres Bluetooth intégré dans la voiture qui lui a couté 1500 Euros… Jean a pris l’habitude d’attacher la ceinture avant de partir et, au niveau vitesse, sa philosophie est toujours la même : prudence !

Et c’est justement en Septembre 2006 que les choses changent.

 

KIT MAINS LIBRES

 

Jean est dans les bouchons parisiens, un vendredi en fin d’après midi, et il attend un coup de fil urgent de son chef. Le téléphone est sur le kit Bluetooth. La téléphonée arrive mais… le Bluetooth ne se déclenche pas ! Instinctivement Jean prends la téléphone et répond: sa voiture est bloquée dans le bouchons, pas de risque de causer un accident non plus ! Et pendant que Jean réfléchit sur le Bluetooth qui ne marche pas, sur les bouchons et sur ce que son chef lui dit, un voiture blanche et bleu se met à ses cotés : c’est la police nationale, toujours présente en cas de besoin ! Grace à la durée de son appel, il pourra calculer que, en tout, ils se sont écoulés 19 secondes !

Inutile dire que Jean essaye d’expliquer que le kit main libre n’a pas marché… difficile à se faire écouter par une police que vient d’avoir des objectifs de PV encore plus « ambitieux » par le ministre de l’Intérieur de l’époque…

Je ne sais pas ce qui s’est passé exactement dans la tête de Jean, ma le PV qu’il a reçu suite à ces 19 secondes ont changé quelque chose dans sa façon de penser et de réagir. Car ces 2 autres points, perdus de cette manière ridicule, vraiment, il ne les a jamais digérés.

 

TROP VITE

 

Et 6 mois après, Jean reçoit l’officialisation de cette perte de points. Il se dit qu’il ne vaut pas la peine d’être correct sur la route, si c’est ca ce qu’on gagne. Ce PV, en effet, l’oblige à recommencer de zéro le calcul des 3 ans pour récupérer ses points.  Alors, pourquoi respecter les règles si le respect n’emmène à rien ?

La voiture puissante, Jean l’a. La capacité de conduite, aussi. Les reflex sont la. Alors ? Autant en profiter, n’est pas ?

Sur le trajet du travail Jean roule désormais à 150-160 km/h, la ou la limite est de 110.

Dans les zones citadines, ou la limite est de 50 Km/h, il reste toujours au dessous des 110.

Quand il part en vacance, Jean parcourt plusieurs dizaines de km consécutifs à 200 km/h.

Sa voiture est 100% dans la norme : les pneus sont neufs, les freins aussi.

Pour réduire les risques il s’est équipé d’un indicateur de radar fixes lequel, en réalité, prévient aussi sur les possible installations de radar mobiles : il s’agit, la aussi, d’un appareil 100% légal.

Donc, Jean roule sur une voiture 100% légale, équipé d’un système 100% légal.

C’est fou, je le sais, et je déconseille tout le monde de faire autant : mais c’est ce que Jean fait.

Le père de famille le fait.

 

EXCES DE VITESSE

 

Un jour ou l’autre ce devait arriver : personne n’est « parfait », et donc Jean tombe dans le filet d’un radar.

Quand il reçoit la communication il est très inquiet, car il craint la perte du permis.

Il ouvre la lettre avec hésitation et lit : il ne sait pas si rire ou pleurer. La police lui communique l’avoir pris en flagrant délit car il n’a pas respecté la limite de vitesse de 50 km/h : en effets, Jean roulait a 51 km/h !

Amende de 65€ mais, attention, il ne perd pas le point prévu… voulez vous savoir pourquoi ? Très simple : car sa voiture est une voiture de fonction, et la préfecture ne demande presque jamais aux entreprises ou aux sociétés de leasing le nom du conducteur. Donc, pour ce nouveau PV, pas de points perdus !

L’expérience se répète quelque mois plus tard : cette fois Jean revient de l’aéroport de Roissy : limite de 90 Km/h, vitesse de 107 Km/h : encore un point qui ne sera pas enlevé !

Bien évidemment, il continue avec ses régimes de vitesse standard malgré ces contretemps : son permis est toujours à 10/12.

 

COULOIR DES BUS

 

Mais désormais le problème pour les points ne sont plus les radars : en utilisant la tactique de Monsieur tout le monde, c’est à dire en ralentissant à l’approche du radar pour re-accélérer immédiatement après, on peut garder une bonne vitesse de croisière sur le trajet pour rejoindre le lieu de travail : 140-150 km/h au minimum.

Le danger arrive lorsque on oublie qu’il y a une borne, et on s’en aperçoit au dernier instant : la freinée est instinctive, et le risque d’accident est énorme. On voit régulièrement toute une série de voiture décélérer soudainement… parfois trop soudainement ! De toute façon, personne n’en parle, malgré les nombreux accidents qui arrivent juste à coté des bornes…

Mais revenons a nous: le problème pour les PV, je disais, n’est plus représenté par les radars : le problème c’est Paris. Les bouchons de Paris.

Jean est en retard à un rendez-vous et la queue de voitures n’avance pas. En plus, il doit tourner à droite dans à peine 30 mètres, tandis que toutes les voitures devant lui vont poursuivre tout droit. La tentation est forte de prendre le couloir des bus pour parcourir ces derniers mètres, et Jean est très pressé… Nos amis les policiers sont courageusement la à l’attendre : 90Euros, mais pas de points perdus cette fois, car ce n’est pas prévu pour cette infraction. Jolie loi.

 

EFFICACITE DU CODE

 

Essayons de faire un petit récapitulatif :

-        Le comportement de Jean, très correct au niveau du téléphone portable, a été primé avec un PV et 2 points d’amende

-        Son comportement, en général correct pour les couloirs des bus, a été primé avec un PV

-        Son comportement, en général très correct en ce qui concerne la vitesse, a été primé avec un PV et 2 points (jamais retirés).

-        Le comportement successif, exacerbé par cette « injustice », est devenu décidément incorrect. Et pendant cette nouvelle période, Jean a pris 2 PV et il aurait dû perdre 2 points.

 

 

 

Amende 

Comportement il y a 3 ans

Points perdus

Justifiés

Comportement actuel

Résultat

Portable

Très correct

2

0

Très correct

Nul

Couloir bus

Correct

0

0

Très correct

Nul

Basses Vitesse

Très correct

0 (1)

1

moyen

Négatif

Hautes Vitesse

Très correct

0 (3)

???

Très incorrect

Très négatif

 

Qu’est ce que nous pouvons déduire de cette synthèse ?

On se retrouve devant un scenario claire : 5 PV, dont 3 ridicules (portable, couloir bus, basse vitesse) et comportement passé de très correct à incorrect. Est-ce que c’est ça l’efficacité de notre code de la route ? Comment doit-on comprendre un PV à 51 km/h ? Ou 30 m de couloir de bus en pleins bouchons ou encore celui du portable, dans les bouchons à nouveau, pendant 19 secondes ? C’est de la punition, de l’éducation ou, simplement, la machine a sous dont les gens parlent ? Ou, peut-être encore, le résultat d’un simplisme généralisé dans les règles ?

 

SIMPLISME

 

Les êtres humaines sont très différents l’un de l’autre. Ce concept est difficile à accepter dans une société qui se dit démocratique et moderne, mais qui, faute à l’ignorance, a du mal à comprendre que égalité des droits ne signifie pas égalité de deux individus. Un homme a le même droit d’un autre homme, mais il n’est pas doué du même niveau d’intelligence, de culture, de sensibilité de l’autre. Un homme et une femme ont les mêmes droits, mais l’un ne pourra jamais faire ce que l’autre fait et vice-versa. Un ado et un vieux sont égaux dans la loi, mais la force du premier n’a rien à voir avec l’expérience de l’autre.

Les êtres humains sont très différents.

Un trentagénaire, qui s’entraine 3 fois par semaines et qui profite d’une bonne hygiène de vie, a des reflex 5 fois plus rapides de ceux d’un septuagénaire qui souffre de diabète.

Les voitures aussi sont très différentes. Une BMW Série 7 de 2008 est équipée par des freins, de systèmes anti dérapage et antiblocage, une électronique de sécurité (lecture de panneaux, ACC, etc.), qui permettent de diviser par 10 le risque d’accident par rapport a une Logan.

Or, le panneau de limite de vitesse à 70 km/h est le même : pour le trentagénaire qui conduit la BMW série 7 et pour le septuagénaire au volant de la Logan.

Et ne parlons pas des voitures qui datent d’il y a 10 ou 12 ans.

Difficile de trouver une solution à ca, mais déjà il faudrait vouloir le faire.

 

CAS SPECIFIQUES

 

D’autre coté, pourquoi faire des efforts pour trouver une solution sur mesure lorsqu’il suffit de généraliser pour tout le monde avec des mesures contraignantes ? La généralisation n’est pas finalement notre règle typique pour gérer les choses ? Forfait ! Standard ! Egalité !

Les touristes sont impressionnés par le horaires précis des métros... ils ne savent pas que ce n’est pas de la précision… c’est juste qu’on envoie un métro après l’autre, donc il y en a toujours !

Il y a une règle, il faut la respecter, c’est tout ! Comme dire qu’on peut remplacer les personnes en charge de contrôler la loi avec des ordinateurs, vu qu’il ne faut surtout pas interpréter la loi, mais l’appliquer.

Ce simplisme a plusieurs avantages. D’abord, beaucoup moins d’effort pour réaliser une loi. Et encore moins pour l’appliquer.

Deuxièmement, on coupe toute de suite les têtes chaudes, celles qui ont la faute de ne pas rentrer dans le moule du citoyen moyen : et ça pour leur culture, leur intelligence, leur sexualité, leur physique…. Vive la diversité !

Autre point, probablement le plus malin : il y a un intérêt lié au business.

Car c’est surtout sur les épaules de ces « cas spécifiques » que l’état empoche le plus d’argent. Il ne sera pas le septuagénaire avec sa Logan qui va se retrouver avec un PV dans sa boite a lettres, bien sur ; le PV sera pour le trentagénaire avec la BMW qui, tranquille dans sa voiture sure et robuste, roulait - sans même pas réfléchir - à la sacrée vitesse de 135 km/h.

Donc, merci aux cas spécifiques d’exister, et surtout ne demandez pas de les traiter différemment !

 

BUSINESS

 

De toute façon, si notre trentagénaire ne voulait pas risquer de prendre un PV, il n’avait qu’à s’acheter lui aussi une petite voiture qui ne roule pas très vite.

Ceci étant, c’est grâce à ces voitures innovantes et performantes que notre économie avance : des qu’il y a une crise, c’est le marché automobile qui est touché, et pas le marché de la Logan, c’est claire. Donc, l’état pousse pour vendre ces voitures. Pour vendre des voitures qui vont vite. Comme ça on aide l’économie privée et... les PV aussi !

La justification officielle est bien sur différente : les voitures peuvent aller vite car il faut respecter la liberté individuelle. Dans d’autres mots : c’est le conducteur qui doit pouvoir choisir la vitesse, et ne pas être obligé par l’état.

A notre connaissance, cette explication n’est pas la même dans d’autres segments. Dans les mobylettes, par exemples, qui ont le moteur limité pour attendre une vitesse max de 40 km/h. Ou dans certaines catégories de petites voitures sans permis. Ou encore pour les grandes motos qui ont le moteur bridé pour des raisons de sécurité. Et n’oublions pas le cas de certains moteurs de voitures, limités en performances pour rester dans certaines limites de pollution ou de Chevaux Fiscaux.

Donc, le conducteur n’as pas le choix de se blesser ou non, ni le choix de polluer ou non, ni de payer plus d’impôts ou non… mais il a le choix d’aller a 200 km/h ou non ! Très intéressant, n’est pas ?

Par contre, disons qu’il y a une espèce de Taxe, le PV, à payer pour cette liberté... peut-on l’appeler, de façon, plus élégante, taxe sur la vitesse ? Plus on va vite plus on paye, c’est tout. On a le droit de le faire, mais on paye. C’est une taxe. Il faut savoir qu’elle existe et il faut la payer.

Apres l’Egalite, il y a donc la Liberté !

 

10 KM/H

 

Il ne reste que la Fraternité ! Pas de problème, la Fraternité aussi est la. Et c’est grâce à la fraternité qu’on arrive quand même à survivre aux caricatures de certaines limites.

Combien de fois avez-vous vu le panneau de limitation de vitesse à 10 km/h ? Souvenez vous bien. Avez-vous essayé (je dis juste « essayé ») de respecter une telle limite ? Ceux qui ont essayé de le faire se sont rendu vite compte que c’est impossible de rouler à 10 Km/h. Pour des raisons tout simplement techniques. Car la voiture tend toujours à augmenter la vitesse, a cause du couple moteur, et donc il faut relâcher la pédale de l’accélérateur et freiner en continu ! Comme dire que le panneau « limite de 10 Km/h » est « impossible à respecter » !

D’accord, de panneaux comme ça il n’y en a pas de millions (quoique…). Alors considérons la limite de 30 Km/h. Nous rencontrons souvent cette limitation, que ce soit dans des zones d’écoles, avec différents passages piétons, ou avec beaucoup de fréquentation : rien à dire dans ces cas, car c’est effectivement importante de ne pas dépasser certaines vitesses. Mais nous le trouvons aussi dans d’autres situations un peu différentes, comme, par exemple, des routes avec des travaux.

La signification de ces panneaux est claire : ralentissez beaucoup car il y a un sérieux danger. On est d’accord. Mais alors il faudrait mettre un panneau indiquant « Danger », accompagné peut être d’une information complémentaire. Mais pas un panneau de 30 Km/h. Car si Jean ne respecte pas cette limitation, il est coupable vis-à-vis de la loi et, si Jean roule à 40 Km/h, il paye son PV et il perd un point. Heureusement, je ne connais pas de cas ou une amende a été faite à cause de ca, mais plutôt – et justement – pour une conduite pas assez prudente dans ces zones. Donc, merci la Fraternité. Qui nous permets aussi de ne pas avoir encore plus de bouchons inutiles : car je vous laisse imaginer une route nationale avec des travaux et la limitation de 30… si les conducteurs respectaient vraiment cette limitation, les Kilomètres de queue se multiplieraient ! Dans l’hypothèse, bien sûr, d’arriver à rouler en première ou deuxième vitesse et garder cette allure même quand la voiture devant vous s’éloigne de plus en plus, en roulant a 50-60 Km/h, et tous les véhicules derrière essayent désespérément de comprendre pourquoi vous n’accélérez pas…